Son parcours médical personnel, un accident de sport que la médecine classique n'a pu soigner, lui permit de rencontrer André de Sambucy, pionnier de la médecine manuelle en France, dont il devint l'assistant. Après quatre années passées à ses côtés, et deux à l'hôpital du Val-de-Grâce comme assistant du professeur Coirault, Christian Trédaniel perfectionnera aux États-Unis sa connaissance des techniques manuelles, à l'époque (1958) plus avancées qu'en Europe. Il y constatera aussi que personne, parmi les spécialistes qu'il a rencontrés dans les meilleures écoles, n'est à même d'expliquer l'efficacité des traitements manuels. De retour en France, où la thérapie manuelle n'était représentée que par les rebouteux des villes et des campagnes, il profitera de la période naissante des recherches interdisciplinaires pour axer sa réflexion sur la compréhension des phénomènes pathologiques et leurs procédés thérapeutiques manuels.
Pour sa méthode alors encore en gestation, il créera et déposera le terme « Étiopathie » en 1963.
Fidèle à Descartes, Christian Trédaniel n'abandonne pas le raisonnement analytique des phénomènes locaux, nécessaire à l'observation des faits, mais utilise une nouvelle manière d’ordonner les informations recueillies par l'observation et l'expérience. Il conceptualise le vivant comme un ensemble de systèmes en interaction et leur applique les règles de la cybernétique, ce qui lui permettra progressivement d'aboutir à une méthode d'investigation originale.
Partageant les fruits de ses découvertes au fur et à mesure de son travail, Trédaniel enseignera tout au long des années Soixante et Soixante-dix avec une extrême rigueur. Certains de ses élèves n’iront pas au bout de cette longue gestation et le quitteront en cours de route pour créer des écoles d'"ostéopathie", où ils dispenseront un enseignement basique.
Qu'importe : en 1979, la première édition de ses "Principes Fondamentaux pour une Médecine Étiopathique" couronne plus de vingt ans de travail. Dans la foulée, Trédaniel met en place l'enseignement de sa méthode avec la création de quatre facultés libres d’Étiopathie. D'abord celle de Paris (1979), suivie par celle de Bretagne à Rennes (1986), puis Toulouse (1998) et enfin Lyon en 2004.
Tout en organisant également la profession, Christian Trédaniel poursuivra son travail de recherche jusqu'à son dernier jour, le 13 novembre 2011, ses derniers acquis sur le système nerveux central figurant dans la 7e édition de ses « Principes ». D'autres, déjà avec lui et désormais après lui, ont repris le flambeau, car l’Étiopathie, comme toute discipline scientifique, est une méthode en constante évolution.